SIMULATION du 11 juin 1982
En 1982, à l’initiative du Commissariat à l’Etude et à la Prévention des Risques Naturels Majeurs, une équipe pluridisciplinaire survol vers "equipepluridisc.jpg" s’est engagée dans une étude des destructions occasionnées par le séisme historique
Trois communes Rognes - St Cannat et Lambesc
sont en zone d’intensité IX et que Salon et la zone rurale au N
d’Aix en Provence sont en zone VIII).
Une description quantitative de la région
en 1982 (population, habitat, voies de communication, …) pour évaluer
le nombre de victimes potentielles et les dommages si un séisme affectait
la même aire (700 km 2 avec un substratum de calcaires crétacés
localement surmontés de molasses miocènes) (carte géologique
simplifiée et ou photos d’affleurements), le même jour (11
juin 1982), à la même heure ( 21 h 15), et avec la même magnitude
(6). Cette étude a permis de se faire une idée du sinistre humain
et économique (tableau ci-dessous) et de mettre en place certaines obligations :
constructions neuves soumises aux règles parasismiques (collège
de Lambesc), renforcement de certains bâtiments existants (photo maison
avec piliers extérieurs ou tirants).
1909 |
1982 |
|
POPULATION |
37 000 habitants, 46 morts, 300 blessés… à cette époque après une longue journée de labeur aux champs, à 21 h 15 les habitants « prenaient le frais » dehors avec les voisins |
95 000 habitants (30 000 pour la seule ville de Salon), la population,
multipliée par 2,9, est encore rurale mais le nombre de résidences
primaires et secondaires s’est accrû. A 21 h 15, le 11 juin 1982, 80 % des personnes étaient dans les bâtiments (devant leur poste de télévision ?) ce qui conduit à multiplier par 10 ou 20 le nombre de victimes (400 à 970 morts, 1850 à 5650 blessés) NB : depuis 1982, le nombre d’habitants a doublé dans certains villages ! |
HABITATIONS |
plusieurs milliers de logements détruits ou gravement endommagés
(1500 à Salon de Provence) |
25 420 bâtiments dans la zone étudiée : 450
seraient totalement détruits, 21 850 seraient endommagés, 315 seraient restés intacts et les autres faiblement atteints. NB : depuis 1982, de nombreuses exploitations agricoles ont fait place à des lotissements de maisons individuelles, sont-elles toutes conformes à la réglementation ? . |
ATTEINTES DES INFRASTRUCTURES * |
réparations et reconstructions estimées à 1500 à 2250 MF (en francs 1982) | reconstructions et réparations des bâtiments, équipements, infrastructures (autoroute, canal EDF et ses 4 centrales hydroélectriques, canal de Provence, oléoducs, mobiliers sont estimées à 4660 MF (francs 1982) |
CONSEQUENCES SUR LA VIE ECONOMIQUE |
Les données sont insuffisantes pour quantifier les pertes (récoltes, ateliers, maisons) à l’époque le coût des victimes n’est pas estimé; | Perte de production estimée à 400 à 500 MF, mise
hors service d’ouvrages : 50 à 60 MF … la région
étant peu industrialisée le bilan peut paraître modeste,
mais l’ampleur du sinistre économique parait plus évidente
si on rappelle que le budget PACA (1983) était de 815 MF et que le
coût moyen de 10 km d’autoroute en 1982 était de 190
MF !! Il faudrait rajouter l’organisation et le coût des secours, la vulnérabilité de certains bâtiments prioritaires (écoles, hôpitaux), certaines structures (canaux, conduites de gaz, lignes électriques, égouts, voies ferrées,…) |
* = De nombreuses infrastructures n’existaient pas en 1909 : autoroute A7, canal EDF avec ses 4 centrales hydroélectriques, canal d’irrigation de la Société du Canal de Provence (SCP), plusieurs oléoducs,les lignes à haute ou très haute tension, d’autres sont apparues depuis 1982 (ligne TGV)… l’atteinte de ces structures aurait des coûts directs (reconstruction, réparation) et indirects (perte de production, répercussions sur l’activité économique de la région) et pourraient causer des dommages supplémentaires (incendies, inondations)